Discrimination à l’embauche : Airbus condamné en appel

Un technicien intérimaire, s’estimant victime de discrimination de la part dAirbus France, avait saisi le Conseil des prudhommes de Toulouse (cf cet article du 17 novembre 2008, et cet autre article du 16 décembre 2008.) Le plaignant avait alors expliqué : « on m’a donné trois raisons différentes de ne pas m’embaucher : le fait que je n’avais pas de bac professionnel, puis que j’étais agressif avec mes collègues et on m’a même accusé d’avoir commis des erreurs sur mon poste alors que j’étais en vacances à cette période. » Il faisait en outre remarquer que dans son atelier, deux personnes moins expérimentées avaient été embauchées en CDI, dont une qui est arrivée après lui et qu’il avait en partie formée.

La Halde avait relevé dans sa délibération adoptée en juin 2008 « le manque d’éléments objectifs justifiant la décision de ne pas embaucher M. Louzaï » ainsi que « la sous-représentation voire l’absence de noms à consonance maghrébine. »

Le Conseil des prudhommes de Toulouse avait toutefois conclu à labsence de discrimination.

La Cour d’appel de Toulouse a infirmé ce jugement, en condamnant Airbus France pour « discrimination à l’embauche en raison de l’origine » et au versement de 10.000 euros de dommages et intérêt à la victime. À l’issue de ce jugement, l’avocat de la Halde, Jean-Marc Denjean, a souligné « une absence de transparence dans les procédures de recrutement dAirbus France. » L’entreprise qui, depuis le début de cette affaire, a choisi de s’impliquer dans des initiatives en faveur de la promotion de la diversité, a annoncé son intention de se pourvoir en cassation.

(Source : Libétoulouse ; AP)