Air Méditerranée accusée de discrimination envers un groupe de personnes sourdes

Un groupe de 22 personnes, membres de l’association des Sourds de Marseille, n’a pu embarquer à bord dun vol pour la Turquie par la compagnie Air Méditerranée. « Au moment d’embarquer, une personne de la compagnie a dit qu’ils ne pouvaient pas », a rapporté à lAFP Fabienne Guiramand, interprète en langue des signes, dont la mère faisait partie du groupe. Anne Loubet, directrice générale dAir Méditerranée, évoqué « un impératif de sécurité » pour expliquer l’incident quelle affirme par ailleurs regretter. « Dans les procédures d’exploitation dAir Méditerranée, une personne sourde et muette est considérée comme une personne à mobilité réduite », a-t-elle expliqué, précisant qu’à ce titre la compagnie impose « de mettre à disposition un membre d’équipage cabine par tranche de 5 passagers. » L’avocat d’Air Médtiterannée rappelle en effet l’existence dun règlement européen qui prévoit que « l’exploitant doit s’assurer que les passagers à mobilité réduite ne se voient pas attribuer des sièges ou n’occupent pas de sièges où leur présence pourrait gêner les membres de l’équipage dans leurs tâches, entraver l’accès à un équipement de secours ou gêner l’évacuation d’urgence de l’avion. » « Si tout le monde nest pas en mesure de comprendre les règles de sécurité, l’avion ne peut pas décoller », justifie-t-il.

Pour Cédric Lorant, président de l’Unisda (Union Nationale pour lInsertion Sociale du Déficient Auditif), « il n’y avait aucune raison de refuser l’embarquement. » « Ce sont des personnes malentendantes certes, mais qui peuvent assimiler des consignes de sécurité et voyager de manière autonome » a-t-il ajouté.

Le Défenseur des droits a annoncé s’être saisi de l’incident.

(Sources : AFP ; Le Point)